Le 31 janvier 2018 au Bataclan
Que dire encore sur Popa Chubby, la force tranquille d’un blues rock intimiste flirtant avec nos âmes. C’est en ce soir du 31 janvier que je retrouve le
Bataclan pour le show d’un des maîtres de la six cordes. J’entre donc dans la salle et je découvre un Bataclan rempli de fauteuils apparemment pour une soirée sous le signe de la décontraction,
comme à la maison ! Popa nous rend visite une fois de plus à Paris pour défendre son excellent dernier opus «Two Dogs» et nous rejouer de grands classiques lui tenant à cœur. L’artiste est un
sentimental et pour preuve, son extrême sensibilité lui permet de balader ses doigts sur les cordes avec douceur et dextérité. La salle se charge au fur et à mesure tel un théâtre et ses
ouvreuses, ce sera soirée intimiste ce soir. L’arrivée du maître est pour maintenant, les lumières s’éteignent et c’est parti ! L’arrivée se fait sous les applaudissements et Mr Popa s’installe
sur son tabouret et attrape sa guitare pour plus de deux heures de très bon blues rock sans entracte, ni pause !
Il est 20 h pétantes, Popa entame sur ses cordes la sublime reprise « Hey Joe » en hommage à la légende et à l’esprit de Jimi Hendrix. Le bluesman new-yorkais est en forme ce soir, même s’il
reste assis en quasi-totalité du set, ses mimiques faciales en disent long sur son implication musicale. Ce mélange de Blues, Blues Rock est du velours pour les oreilles de l’assistance. Popa au
Bataclan c’est important, un vrai symbole pour cet humaniste et il y interprètera d’ailleurs « Blues for Charlie », titre composé en hommage à Charlie Hebdo. L’émotion est grande, les images
fusent et le titre prend encore plus d’ampleur au sein de cette magnifique salle qu’est le Bataclan à l’atmosphère chargée. Des sentiments, de l’émotion et du bien-être, c’est ça Popa Chubby et
comme il le dit si bien à travers son dernier opus, nous avons deux chiens en nous qui luttent constamment entre le bien et le mal ! Mais les sons de sa Stratocaster nous génèrent beaucoup plus
d’apaisement que de colère, alors un grand merci ! Comme à son habitude, nous aurons droit au duo Popa / Dave Keyes au clavier sur la ballade « Wound Up Getting High » et bien entendu au
magnifique « Hallelujah » de Léonard Cohen également sublimé par Jeff Bukley sur l’album « Grace » en 1994. Nous pourrons également profiter entre autres de « Ain’t Giving Up » de 2013, «
Chubby’s boogie » ou « We won’t back down » faisant partie de son dernier méfait «Two Dogs» sans oublier certains classiques comme « Somewhere over the rainbow »… Les titres du set sont très
longs, fourmillent de subtilités, de changements d’atmosphère et le temps s’écoule paisiblement ! C’est amusant d’observer ses musiciens les yeux braqués continuellement sur le « boss », roi des
improvisations et se demander ce qui les attend ! Le plus actif reste Dave Keyes toujours prêt à haranguer le public pour faire monter la sauce, l’ambiance et faire taper des mains… et donner de
la voix ! Sublime soirée avec le sentiment de voir s’entrecroiser les âmes, virevolter avec les cieux et redescendre apaiser et soulager. Ce soir c’était musique en famille et comme le dit si
bien Mr Popa Chubby « Je joue en France depuis 25 ans... C'est vraiment ma seconde maison ! » Un grand Bravo…
Texte et photos : © Hugues Chantepie
Merci à Sophie Louvet
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